Pédagofiche n’est pas seulement une entreprise.
Elle est aussi le fruit du travail et de la collaboration avec des professionnels passionnés, désireux d’aider leurs clients au quotidien.
Bienvenue dans les coulisses de Pédagofiche !
Aujourd’hui, nous avons interviewé M. Fichot.
Inspecteur divisionnaire des finances publiques à la retraite , il a exercé plusieurs fonctions dont comptable public, il était donc au service de l’État. Il est aussi conseiller municipal délégué aux finances et membre de la commission des finances d’une communauté de communes.
Il collabore avec Pédagofiche, dans le cadre de la rédaction de l’ouvrage Guide de l’imputation des dépenses et des recettes communales - M14 depuis presque 20 ans.
Il a également réalisé avec M. Baudot, le nouvel ouvrage Guide de l’imputation - M57.
Il a, par ailleurs, rédigé le livret pratique de la M57 destiné à sensibiliser les élus et les agents à cette nouvelle nomenclature.
En tant que conseiller municipal délégué aux finances, quelles sont les thématiques principales que vous abordez au quotidien ?
Le service public fait partie de mes engagements en tant que conseiller municipal au sein d’une commune de 1 500 habitants.
Ma spécialité est le budget, je suis délégué aux finances. Nous travaillons sur le budget une fois par an, en collaboration avec le maire et le DGS. Je suis ensuite chargé de présenter le budget au conseil. Ma présentation s’appuie sur une note détaillée dans laquelle je reprends le budget voté l’année N-1. Je fournis une analyse rétrospective, et tous les trimestres j’élabore une revue financière sur l’avancement des comptes.
J’interviens donc sur tous les sujets qui ont une incidence financière. J’ai, par exemple, monté un dossier sur un projet de lotissement, en expliquant ce qu’il convient ou non de faire.
Nous votons le compte administratif, qui est un document réglementaire. J’essaie de le rendre lisible pour l’ensemble des conseillers.
Notre équipe municipale est récente.
J’ai aussi organisé une formation pour les aider à mieux comprendre le budget et ses spécificités.
Quelles sont selon vous les difficultés que rencontrent les communes et intercommunalités dans le cadre de l’élaboration de leur budget annuel ?
Les communes et intercommunalités ont subi beaucoup de changements, et pas uniquement sur la question de la nomenclature. À l’intérieur même des dispositifs, des modifications ont également impliqué de nouvelles contraintes dans le but d’améliorer la lisibilité pour les citoyens et de mieux répondre à leurs demandes.
La loi de Finances apporte une multitude d’informations, qui ne sont pas toujours évidentes à comprendre.
La plus grande difficulté est celle d’avoir connaissance des recettes, de trouver un bon équilibre entre celles-ci et les financements, les subventions et les emprunts.
En effet, les dotations de l’État arrivent tardivement.
Un budget est prévisionnel, il faut donc avoir une connaissance précise des recettes.
De plus, 90 % du budget correspond à des dépenses obligatoires.
L'ajustement se fait pas la fiscalité et l'emprunt pour les investissements.
La grande difficulté avec la M14 est que les communes ne gèrent que les crédits budgétaires pas la monnaie. Le compte de dépôt est géré par le Trésor Public.
Le grand changement que va apporter la M57 sera le fait qu’il n’y aura plus de compte administratif et de compte de gestion.
Le but est de ne pas se retrouver en déficit de trésorerie tout en gardant à l’esprit que fournir les services, les équipements comme pour les écoles par exemple reste le plus important. Il faut jongler avec toutes les ressources.
La fiscalité représente 50 % du budget des communes.
Un autre sujet de préoccupation de manière plus générale est la proximité des services publics. France service n’est pas forcément dans tous les villages.
Comment les aidez-vous au quotidien ?
Je les aide en faisant des simulations financières, au cas par cas, en fonction des dossiers et des connaissances.
Un conseil municipal doit être multi horizons, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice. Il est important de connaître ce qu’il se passe sur le terrain et les secteurs.
Cela rassure de voir que dans le conseil il y a des personnes qui peuvent parler le langage commun, ce sont parfois des métiers très techniques, il est important de se faire comprendre.
Si vous deviez donner un conseil, en termes de budget, ce serait lequel ?
Il est important d’avoir un fil conducteur, de connaître l’endettement de la commune par rapport aux autres communes.
La mairie doit être au service du public. Je pense qu’il est essentiel de répondre aux besoins des administrés.
Le problème du budget est qu’il y a des principes à respecter et notamment celui de l’annualité. Le budget est établi une fois par an. Il faut donc faire du prévisionnel, sur le moyen terme.
Aujourd’hui si l’on veut monter un dossier, il faut un grand nombre d’acteurs : architectes, cabinets de conseils, trouver des subventions, demander des autorisations. La chose publique ne peut pas se construire à la même vitesse que dans le secteur privé. Il existe de nombreuses contraintes mais celles-ci sont nécessaires car ce sont des fonds publics.
Sur un budget annuel nous sommes parfois « coincés », il faut pouvoir prévoir sur deux ou trois années à venir. Il s’agit de penser dans un souci de pluriannualité, et arriver à projeter tout le monde sur des axes communs.
L’idée est de consacrer une somme la première année, puis une autre somme les années suivantes. De plus, une vision à plus ou moins long terme, cela rassure ! Cela montre que l’on est raisonnable.
Il convient également de savoir restituer, de faire des points, communiquer. Il faut réunir les personnes, réunir les acteurs et leur parler franchement.
Il est possible qu’un projet soit difficilement réalisable cette année, mais il est important de le dire et de proposer de le réaliser pour l’année suivante ou dans deux ou trois ans. Ainsi, l’interlocuteur aura de la visibilité sur l’avenir et pourra se projeter.
Quelles fonctions avez-vous exercé durant votre carrière ?
J’ai travaillé au service de l’État, j’ai par exemple participé à la mise en place de la LOLF (la loi organique relative aux lois de finances).
J’ai été agent comptable en université.
J’ai aussi été comptable public, j’ai géré des collectivités locales, des établissements publics comme des hôpitaux.
J’ai eu plusieurs fonctions en tant qu’ordonnateur mais aussi comptable. J’ai donc eu plusieurs casquettes, ma vision du budget est ainsi panoramique.
Quelle est votre activité préférée dans le cadre de vos fonctions ?
Ce que je préfère est rendre service. Je veux aider au maximum, y compris bénévolement. Je suis très attaché à cela. Il existe un vrai besoin car les services de l’État ne répondent pas à toutes les demandes.
Pour pallier à la fracture numérique, j’ai notamment créé un service tout numérique.
Comment se déroule votre collaboration avec Pédagofiche ?
Ma collaboration avec Pédagofiche dure depuis longtemps et est fructueuse. Elle s’inscrit dans la continuité depuis plus de 20 ans. J’ai collaboré avec Pédagofiche et M. Baudot pour la réalisation du guide de l’imputation des dépenses et des recettes communales et intercommunales M14.
Désormais la M57 va devenir la nouvelle référence, ce qui nécessite une réorganisation. Le but est de traiter la nouveauté dans le fond, d’où le livret pratique de la M57 pour pérenniser ce dictionnaire comptable. Nous abordons et travaillons sur des sujets intéressants. J’aime les challenges que nous initions ensemble !
Qu’aimez-vous faire en dehors de vos fonctions ?
J’aime essentiellement les voyages, et j’ai un grand jardin !
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